Entrons dans le vif du sujet : 70 % des voyageurs sont plus susceptibles de réserver un hôtel ayant pris des mesures éco-responsables (dixit une enquête commandée par booking.com en 2021). Et notre petit doigt nous dit que ce chiffre va encore augmenter dans les années à venir…
En 2023 en tout cas, sur fond de réchauffement climatique, de prise de conscience post-pandémie et de crise énergétique, l’engagement RSE du secteur hôtelier est un critère de choix pour le consommateur. Point bonus lorsqu’il est confirmé par un classement, validé par le bon label.
Alors comment faire en tant qu’hôtel pour ne pas rater le coche ?
Dans cet article, Gobi s’est mis à votre place pour creuser la (ou les) question(s). Quels sont les enjeux RSE dans le secteur hôtelier aujourd’hui ? Comment mettre en place des mesures concrètes qui tiennent la route ? A quel retour sur investissement s’attendre ?
Voici quelques éléments de réponse.
1. La RSE rebat les cartes du secteur hôtelier
Pour rappel – sait-on jamais – RSE signifie responsabilité sociétale et environnementale. L’acronyme recouvre donc un champ assez vaste, encadré depuis 2008 par une première loi, puis par la loi PACTE en 2019. Il s’agit de “l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes.” Autrement dit, leur contribution aux enjeux du développement durable.
Qu’est-ce que ça change pour le secteur hôtelier ?
En tant que brique indissociable de l’industrie du tourisme, les hôtels et leur impact environnemental sont scrutés avec des lunettes critiques. Pour repère, le tourisme mondial est responsable d’environ 8 % du total des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Certes, les trois quarts proviennent des transports, mais cela n’empêche que nos choix d’hébergement sont, eux aussi, remis en question.
En France, dans les communes les plus touristiques, on observe jusqu’à + 211 % de consommation annuelle d’eau, + 287 % de consommation annuelle d’énergie et + 27 % de production de déchets par rapport à la moyenne nationale ! L’impact des activités sur l’environnement est bien réel. Et selon les Français, c’est d’abord aux professionnels du tourisme de s’occuper de la réduction de ces impacts : 80% estiment que c’est leur rôle.
Quelles sont les attentes des voyageurs ?
En 2009, nous étions déjà plus de 70 % Français à connaître la notion de tourisme durable et à se dire prêts à en appliquer les principes. Dix ans plus tard, en 2019, 76 % de nos compatriotes adhèrent à une prise de conscience et à une transformation de l’offre touristique. Même s’il faut y mettre le prix : 44% se déclarent prêts à payer plus cher leur séjour afin de voyager de manière responsable et respectueuse de l’environnement.
Investir dans des mesures visant à réduire son impact écologique n’est donc pas un mauvais calcul. Bien au contraire, prendre en main ce chantier est une excellente manière d’augmenter son attractivité et d’accélérer sa rentabilité.
Quels sont les classements et labels existants ?
Côté rankings et autres certifications, le paysage est mouvant et continuellement en train de se redessiner. On vous partage ici trois pistes intéressantes pour s’assurer que vos efforts soient reconnus comme il se doit.
- Pour commencer, gardez en tête que le classement de l’agence de développement touristique de la France a été revu en avril 2022. Désormais, le nombre total de critères liés au développement durable a doublé ! Le référentiel en ressort complètement changé, donnant la part belle au développement durable.
- Pensez à jeter un œil du côté des écolabels européens. Il existe maintenant une catégorie spécifique pour les hébergements touristiques, tous certifiés par l’AFNOR.
- La clef verte est un autre label international, destiné à certifier des hébergements touristiques dans le respect de l’environnement. C’est notamment le choix du groupe Accor, l’un de nos clients chez Gobi.
2. Quelques pistes pour passer à l’action en matière de RSE
A. Commencer par les collaborateurs
Ce n’est pas forcément évident de se lancer, tant le chantier peut sembler titanesque. D’où l’importance d’assurer ses arrières et d’embarquer tout le monde. En sensibilisant. En identifiant et/ou recrutant les responsables du projet (responsable des achats ? chef de projet développement durable ?). Et en équipant ses collaborateurs d’outils concrets pour montrer l’exemple.
Chez Gobi, nous travaillons avec Accor, LovGroup, Peninsula Paris ou encore Marriott pour que chacun puisse profiter de sa propre gourde sur son lieu de travail. Une excellente première étape pour réduire les bouteilles en plastique. Ce qui nous amène au point n°2.
B. Limiter le plastique jetable et introduire de nouveaux gestes
Au-delà de l’équipement des collaborateurs, limiter le plastique jetable est devenu incontournable pour être dans les clous vis-à-vis de la loi anti-gaspillage et économie circulaire. Parmi ses mesures, la consommation de l’eau du robinet pour contribuer aux objectifs du zéro plastique à usage unique d’ici 2040.
Petit résumé de ce que dit la loi AGEC :
- Il est interdit de distribuer gratuitement des bouteilles en plastique dans les établissements recevant du public et les locaux à usage professionnel.
- Les établissements recevant plus de 300 personnes doivent s’équiper d’une fontaine à eau potable accessible au public. Tous le détail sur le nombre de fontaines nécessaires à installer et les établissements concernés sont disponibles sur le site du fontainier TWYD.
Voici quelques actions à inscrire sur votre potentielle checklist : répertorier les points d’eau accessibles, adapter les quantités et les débits, rappeler qu’en France, l’eau du robinet est parfaitement potable et, enfin, remplacer les bouteilles et gobelets plastiques par des carafes et des verres… Ou bien de beaux Gobi Indoor !
A tous les étages, réduire les portions individuelles au profit du vrac et de contenants réutilisables (à proposer à la vente ou en consigne à l’accueil) est une idée judicieuse. Évidemment, cela implique d’organiser la collecte, le nettoyage et le stockage. D’où l’importance de notre point n°1.
C. Favoriser le tri, pratiquer le recyclage
Quel que soit le degré de familiarité de votre clientèle avec certains éco-gestes, rien ne vous empêche de prendre les devants. En plaçant des poubelles adéquates dans les chambres pour mieux recycler les déchets de votre hôtel, en adaptant les chariots pour le personnel et en réduisant les contenants et emballages – le mieux étant encore de ne rien avoir à trier du tout !
D. Optimiser les économies d’eau et d’énergie
Lumières, chauffage, climatisation… Un hôtel regorge d’opportunités de faire baisser la facture énergétique grâce à des installations malines et des gestes responsables. On pense, entre autres, à ne pas laver les serviettes systématiquement tous les jours, à déconnecter automatiquement tous les équipements électriques lors de la fermeture de la chambre, ou encore à bien entretenir les robinets, les ampoules, les stores… Autant de petits détails qui feront une grande différence.
E. Utiliser des produits respectueux de l’environnement
Ici, il s’agit de scruter la composition des produits proposés et utilisés, mais aussi le mode et le lieu de fabrication. Pourquoi ne pas privilégier des fournisseurs locaux et s’inscrire dans une économie circulaire vertueuse ? A minima, le made in France est un bon réflexe.
F. Lutter contre le gaspillage
Même le meilleur des produits laisse une empreinte écologique. Pour la réduire, assurez une seconde vie à tout ce qui n’a pas été utilisé.
Les surplus alimentaires peuvent être précieux pour des associations.
Les restes de savons peuvent être reconditionnés et servir à d’autres personnes : c’est exactement le projet d’Unisoap. L’association recycle le savon des hôtels pour donner accès à l’hygiène aux plus démunis. Les déchets deviennent des ressources !
Sacré programme ? Oui, sans aucun doute. Pour rendre la liste moins imposante, commencez par de premières étapes qui vous semblent gérables. Chaque petit pas vous emmène dans la bonne direction et vous apportera la satisfaction de résultats immédiats.
Réduire son impact est incroyablement gratifiant.
En 1 an d’utilisation, par exemple, un Gobi permet d’éviter au bureau jusqu’à 3 kg de déchets et 7,7 kg de CO² par rapport à ce que consomme les Français en moyenne. C’est un vrai geste engagé de l’adopter !
Et puis n’oubliez pas que vous n’êtes pas seul. Chez Gobi, nous serions ravis de pouvoir vous aider. De nombreuses expériences zéro-déchets sont en cours dans plein de secteurs différents, n’hésitez pas à nous interroger ! Pour équiper vos collaborateurs ou pour mettre en place une stratégie de plus grande ampleur, jusque dans les chambres. A très vite ?
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A la source : vous retrouverez tous les chiffres cités ici :
- Les voyageurs ont envie d’un tourisme plus durable, selon une enquête commandée par Booking.com en mars 2021, réalisée auprès de personnes réparties dans 30 pays.
- Pour les chiffres sur le secteur du tourisme en France et l’essor du tourisme durable, lire le dossier consacré au sujet sur le site notre-environnement.gouv.fr
- Un sondage IFOP d’avril 2021 confirmant l’intérêt des Français pour le tourisme durable, et le fait que l’engagement environnemental est désormais un critère de choix.